Israël et le Hamas, mouvement islamiste au pouvoir du côté palestinien, se sont lancés dans une escalade de violence meurtrière, déclenchée par des conflits à Jérusalem-Est, qui a atteint son paroxysme dans la nuit de jeudi à vendredi.
Le 7 mai dernier, l’AFP évoquait des « tensions très vives » dans le quartier de Cheikh Jarrah à Jéruslamen-Est où des manifestations ont eu lieu pendant pendant une semaine pour protester contre l’éviction de familles palestiniennes. Le 9 mai, la tension était toujours aussi palpable dans cette partie de la ville où des affrontements entre la police et les manifestants ont eu lieu, faisant « des centaines de blessés » et ravivant les craintes d’embrasement.
Une escalade de violence
Lundi, les combats entre Israël et le Hamas se sont intensifiés dans ce qui est devenue la « plus forte flambée depuis Gaza en 2014 » rapporte Ha’Aretz. Le journal ajoute qu’au moins « 115 personnes ont été tuées dans la bande de Gaza et huit en Israël » alors qu’Israël a mené « des centaines de frappes aériennes et terrestres à Gaza » tandis que des militants palestiniens ont tiré « plus d’un millier de roquettes sur le centre et le sud d’Israël depuis lundi ».
Le Times of Israël, indique que les frappes des forces israéliennes sur le nord de Gaza dans la nuit de jeudi à vendredi sont « les plus violentes à ce jour » depuis le début des affrontements. Dans un message publié sur Twitter, le premier ministre Israélien a déclaré que le Hamas « paierait un très lourd tribut » pour ses actions. « Nous continuerons à faire ce que nous faisons avec une grande intensité. Le dernier mot n’a pas encore été prononcé, et cette opération se poursuivra aussi longtemps que nécessaire. » a-t-il affirmé.
L’ONU « préoccupée » appelle à mettre fin au conflit
António Guterres, Secrétaire général des Nations unies, s’est exprimé lors d’une conférence de presse à Moscou le 12 mai, il a affirmé que la fin de la violence était nécessaire « pour protéger la vie des civils qui meurent maintenant dans des circonstances totalement inacceptables ».
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric a également déclaré que ces conflits doivent cesser. « Nous sommes très préoccupés par le nombre croissant de victimes civiles à Gaza et en Israël et profondément attristés par les décès signalés d’enfants à Gaza. » a-t-il ajouté.
Reprenant les propos du Secrétaire général et de Tor Wennesland, coordinateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, Stéphane Dujarric a également affirmé que « le Hamas et le lancement aveugle de roquettes et de mortiers par d’autres militants depuis des quartiers civils très peuplés vers des centres de population civile viole le droit international humanitaire, et il est inacceptable et doit cesser immédiatement » et que les autorités israéliennes doivent « respecter leurs responsabilités en vertu du droit international et que les forces de sécurité israéliennes devraient faire preuve de la plus grande retenue, calibrer leur recours à la force pour épargner les civils et les biens civils en la conduite d’opérations militaires ».
La population civile des deux côtés « porte le fardeau de la guerre »
Tor Wennesland a rappelé aux membres du Conseil de l’ONU réunis à huis clos, que c’est « la population civile des deux côtés qui porte le fardeau de la guerre et que les plus vulnérables sont celles qui risquent le plus de souffrir ». Il a ajouté que » le cycle de violence ne se terminerait qu’avec une résolution politique du conflit, la fin de l’occupation et la réalisation d’une solution à deux États sur la base des résolutions de l’ONU, avec Jérusalem comme capitale des deux États ».
Camille Westphal Perrier
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